Article et photo d’Alex Maitret parus dans L’Hebdo du Haut-Jura et du Haut-Bugey
La commune des Rousses a souhaité requalifier les éléments urbains de son territoire : des artistes sont intervenus et interviendront sur les transformateurs électriques pour en faire des œuvres d’art.
Il y a presque un an, suite à l’arrivée de la fibre et l’installation de transformateurs supplémentaires, la municipalité des Rousses s’est demandé comment camoufler ces structures, qui sont au cœur du paysage. Le projet de street art, en collaboration avec divers artistes a été rapidement mis en avant et retenu. L’objectif était d’obtenir « une meilleure intégration paysagère par une mise en valeur ou par un détournement de ces objets urbains ». De plus, ces nouveaux espaces artistiques s’intégreront dans le parcours culturel « Rouss’en piste », un trajet interactif qui vous invite à la découverte des lieux emblématiques, artistiques et historiques du village.
Une fois ce projet de requalification validé il a fallu rechercher des artistes qui pouvaient peindre des gros volumes, situés en extérieur et avec une accessibilité souvent limitée. Ces paramètres n’étaient pas évidents à remplir. Ainsi, le travail de recherche s’est effectué en collaboration avec la galeriste Anne-Lucie Barbot de la galerie d’art Chromia, qui a participé à la gestion de ce projet.
Pour ce qui est de la partie financière, le coût est de 1200 euros par transformateur, Enedis prend 800 euros à sa charge. Les services techniques de la mairie des Rousses se chargent quant à eux de la préparation des supports avant qu’ils soient peints. Afin d’éviter toutes dégradations un verni anti-graffiti sera appliqué en finition. Etant donné qu’une partie des frais reste à combler la mairie a opté pour le fonctionnement suivant : deux transformateurs seront peints par année.
Pour cette année 2020, le transformateur situé sur le hameau de la Doye et celui à l’entrée des Rousses (en arrivant de Morez) le long de la RN5 sont les deux premiers à être requalifier artistiquement. L’artiste Haut-Jurassien Alain Aouni s’occupe du transformateur de la Doye. Il a déjà commencé et devrait avoir finir au cours du mois d’octobre. Son projet artistique s’est orienté vers une fresque en trompe l’œil. En ce qui concerne le second transformateur c’est le graffeur PEC (appelé aussi Knar) du collectif Birdy Kids, qui s’en est occupé.
Un choix de renom puisque l’artiste qui exerce sa passion depuis 1989, a été nommé avec le collectif Birdy Kids ambassadeur culturel de la ville de Lyon en 2012, dans le cadre d’une tournée réunissant dix des plus grandes capitales européennes. Le Lyonnais a réalisé son œuvre en un seul jour, le mercredi 30 septembre. On y retrouve sa « Patte artistique » avec ces célèbres petits oiseaux colorés. A noter que chaque artiste doit néanmoins suivre une ligne directrice commune, à savoir intégrer le renard dans leurs œuvres, l’animal symbole de la station des Rousses. Ce projet est une belle initiative qui inscrit l’art dans la ruralité, l’ouvre à tous les passants et permet l’ornement d’objets qui à l’origine sont bien éloignés de l’esthétisme.