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Caroline David, une artiste autodidacte revenue dans son Jura natal le temps d’une exposition

caroline David dans la presse - Hebdo Haut-Jura et Bugey

« Caroline David est une artiste hors du commun, qui a appris seule, et forte d’une influence culturelle variée de par son parcours de vie. Ses tableaux, au-delà de leur qualité brute, ne laissent pas indifférents ils amènent à la réflexion, aux questionnements sur notre société et son avenir. »

Caroline David a exposé ses œuvres tous les jours de 10h. à 18h., du 19 février au 3 mars, à l’Espace Jeanne Fournier aux Rousses dans le cadre de son exposition Human Race, en partenariat avec la galerie d’art Chromia, qui organise et finance l’exposition Human Race pour promouvoir les artistes qui lui tiennent à cœur.

Caroline David a vécu aux Rousses jusqu’à ses 26 ans, en menant en parallèle des études de marketing et communication. D’ailleurs, elle a travaillé dans l’entreprise Lamy à Morez, toujours dans le marketing et la communication pour les marques de luxe notamment. Caroline part ensuite à Paris, puis en Hongrie à Budapest pendant 7 ans pour suivre son mari dans son travail.

Découverte de la peinture

C’est en Hongrie qu’elle commence à peindre, au départ comme loisir. « Des personnes m’ont rapidement proposé d’exposer, lors d’un gala de charité. J’ai donné mon tableau à une association pour les enfants autistes. J’ai été surprise de voir mon tableau se vendre à un prix très élevé», nous expliquait-elle. Cette vente et ce succès étaient incroyables pour une artiste qui débutait et qui n’avait aucune formation.

C’est à partir de ce moment que Caroline se consacre à plein temps sur la peinture. Elle expose alors en galerie et à l’Institut français de Budapest, avec 3 autres artistes.

Après ces 7 années, elle s’envole en Chine à Shanghai en 2011, toujours pour suivre son mari. « Le choc des cultures a été important. Malgré tout mes inspirations dans mon travail pour la Chine me sont venues plus tard», confiait-elle. En 2014, elle rentre en France avec son mari à Roubaix, un endroit qu’elle affectionne : « c’est une très bonne ville pour les artistes émergents, il y a une réelle dynamique artistique ».

L’exposition aux Rousses

Lorsque l’occasion s’est présentée de revenir aux Rousses pour exposer ses tableaux Caroline David n’a pas hésité une seconde : « Je suis très attachée au Jura, c’est mes racines, la nature, les paysages et mes amitiés profondes. Exposer aux Rousses c’est très fort émotionnellement, c’était important de montrer mon travail ici pour la première fois». Dans l’exposition les visiteurs pouvaient découvrir des tableaux plus anciens de l’artiste, où l’inspiration numérique est déjà fortement présente. Deux peintures de cette série étaient exposées aux Rousses. Il y a un travail sur le pixel, la volonté de l’artiste était de « représenter des artistes que j’aime bien, dont j’avais envie de faire le portrait sans que pour autant on les reconnaît facilement». Un choix qui offre une liberté dans l’interprétation du spectateur. L’influence des start-up du numérique est également très présente dans ses œuvres, toute une série de tableaux est consacrée au « Data driven », autrement dit une société pilotée par les données numériques. Pour cela elle empreinte les codes de l’art déco, qu’elle a découvert à Budapest. De cette série de tableaux émerge le questionnement d’une société en proie au numérique, où toutes nos données personnelles restent sur internet. La question de l’image est aussi abordée. Chacun est libre de voir dans ses tableaux l’interprétation sur notre avenir ou notre présent qu’il souhaite. De même, le confinement a été une source d’inspiration pour Caroline. Lors de cette exposition elle proposait un tableau réalisé pendant le confinement où diverses problématiques sont abordées, le réchauffement climatique et l’avenir de notre planète tout particulièrement.

Caroline exposait aussi une sculpture en bois de Hongrie, la seule qu’elle a réalisée, de 2011 nommée « La Tête au carré », faisant partie de la série de tableaux et sculpture « Passé au futur », une nouvelle fois au cœur d’une réflexion sur notre société. Cette fois dans la perspective de savoir comment les traditions pouvaient survivre à la mondialisation.

« Human Race », sa nouvelle série Pour le plus grand plaisir des visiteurs Caroline David présentait aussi sa dernière série intitulée « Human Race ». Ces tableaux interrogent sur le mouvement culturel, intellectuel et social du transhumanisme, c’est-à-dire tout ce qui relève de l’augmentation des capacités physiques et mentales de l’humain, notamment par l’ajout d’attributs techniques, mécaniques et bioniques, capables de transcender ses aptitudes naturelles. Cette série poursuit son exploration de l’univers numérique jusqu’à son paroxysme, sa limite peut-être. Ces tableaux révèlent aussi un questionnement identitaire avec une omniprésence du double. Caroline expliquait « Je me suis documentée énormément sur le numérique et je lis beaucoup d’essais et d’articles de professionnels et même des romans quand un sujet m’intéresse ». Ce qui est intéressant dans la démarche artistique de Caroline David c’est son approche. Elle a cette capacité à mutualiser les arts, la série « Human Race » en est le parfait exemple. Le résultat de son travail représente sa démarche pluriculturelle, avec un intérêt pour l’architecture et pour la littérature évident.

Vous l’aurez compris Caroline David est une artiste hors du commun, qui a appris seule, et forte d’une influence culturelle variée de par son parcours de vie. Ses tableaux, au-delà de leur qualité brute, ne laissent pas indifférents ils amènent à la réflexion, aux questionnements sur notre société et son avenir.

Rédaction et photographies d’Alex Maitret, hebdo du Haut-Jura